Les Protèges fasciaux français.




L’arrivée du casque Adrian modèle 1915 dans l’armée française apparaît comme une aubaine. Cependant, il se révéla vite inapte car malgré sa solidité et la protection qu’il offrait aux fantassins français, il s’avéra plutôt inutile face aux projectiles comme des balles ou éclats d’obus projetés à faible distance. Ainsi, le nombre de borgnes et aveugles de la Grande Guerre dépassa en France le nombre des 40 000.
L’Etat Major français comprit ceci très vite et lança dès l’année 1916 d’importantes recherches afin de mettre en place, au plus vite, des casques de guetteurs constitués d’acier plus épais ainsi que des blindages pour casques Adrian qui auraient pour but de protéger plus efficacement le visage de son porteur.

L’une des premières inventions en casque de guetteur fut le Saint Chamond modèle 1916. L’idée de sa création est venue du fait, qu’un vétéran de la guerre de Sébastopol en Ukraine, monta en ligne avec l’un des casques qui fut utilisé par l’armée française durant le siège de cette ville, le « pot en tête » modèle 1846 employé par les sapeurs dans le Génie. Malgré sa composition d’acier très épais, cet ancêtre du casque n’était évidemment pas résistant aux balles modernes et c’est donc pourquoi, nous vimes apparaître le Saint Chamond modèle 1916 qui n’ai qu’une amélioration du casque utilisée dans cette guerre de Crimée.
Réalisé par la Forge et Acierie de la Marine à Homécourt, ce casque de guetteur fut produit à très peu d’exemplaires. De type monobloc, cette nouvelle protection d’acier d’environ 7mm d’épaisseurs pèse prêt de 7 kilos et se caractérise par sa très longue visière et garde-nuque. La coiffe qui le compose est faite de fibres et est maintenue à ce dernier par 5 rivets tandis que la jugulaire de cuir possède une boucle à ardillon sur sa gauche.
Bien évidemment, vu l’imposant poids que le Saint Chamond pesait, il du rebuter plus d‘un soldat, c’est donc pourquoi un accessoire fut mis en place par la suite. En effet, pour en faciliter le port, certains de ces casques furent munis de montants latéraux en deux parties coulissantes ( permettant un réglage en hauteur )solidement boulonnés au casque et articulés sur une sorte de collerette d’acier reposant sur les épaules du guetteur; ; le tout ayant ainsi pour but de répartir le poids sur les épaules outre la colonne vertébrale ( notamment les cervicales ).
Malgré cette amélioration, le casque de guetteur Saint-Chamond ne fut que très peu utilisé et très vite abandonné; seulement certains secteurs du front en furent d’ailleurs équipés.




Outre ce nouveau casque, nous vimes apparaître une tout autre protection qui n’eu pas plus de succès auprès des soldats français. Pesant prêt de 2.46 kg et épaisse de 4mm, cette plaque de renfort frontal qui avait pour but d’être adapté sur le casque Adrian, avait la fâcheuse tendance à tomber sur le nez de son porteur aux moindres mouvements. L’explication de ce désagréable phénomène s’explique par le fait que cette plaque de blindage est uniquement maintenue sur le casque par une courroie passant sous le garde-nuque.
Cependant, une notice du Génie indique que ce renfort mobile pour casque de guetteur est muni d’une sangle de rappel permettant d’équilibrer le casque malgré le poids de la protection et donc de soulager les cervicales du porteur; cette sangle pouvant être tendue par la main ou tout simplement fixé au ceinturon.




Par ailleurs, l’année 1916 est aussi marquée par les premiers essais de la visière Polack, du nom de son inventeur capitaine et membre du Comité des Recherches et Inventions de Guerre. Cette nouvelle protection adaptable elle aussi sur le casque Adrian modèle 1915 se décline sous diverses variantes que nous allons traiter ci-dessous.
La première d’entre elle est une visière en zinc munie d’une protection nasale et de deux fentes de vison horizontalement; le maintien se faisant uniquement à l’aide d’un banal élastique.
La seconde variante apparaît fin 1916 et reprend quasiment le même profil que le précédent ci ce n’est que les fentes de vison sont horizontales mais également verticales.
La troisième qui apparaît durant l’année 1917 a pour but d’améliorer la vison du soldat qui en est équipé. Ainsi, cette dernière est composée d’une multitude de fentes horizontales ( orientées de haut en bas ) renforcées par des barres verticales. Cette visière s’adapte sur l’Adrian par simple glissement de la gorge, dont elle est munie sur sa partie supérieure, à la visière du casque lui même et peut être portée en position relevée grâce à une pivotation de cette dernière.
La quatrième et dernière variante voit le jour début 18 et sera la plus utilisée de toutes ( notamment le 123ème et 339ème RI dans les environs de Verdun par exemple ). Celle-ci est sans doute la plus connue et lorsque l’on parle de visière Polack, c’est le plus souvent à elle que l’on pense.
Ainsi, dans cette configuration, la visière fait partie intégrante du casque puisque celui-ci a été modifié spécialement pour en être équipé. En effet, la visière Polack est alors rattachée à deux axes latéraux qui sont fixés à la bombe au niveau du bourrelet de sertissage et l’insigne tout comme les fentes de fixations de cette dernière sont supprimés. En position relevée, la visière est bloquée au cimier grâce à un petit téton métallique.
Malgré tout ceci, cette protection ne sera que très peu utilisée sur le front d’autant plus que son port est peu compatible avec celui du masque à gaz.




Parallèlement, Jean Dunand s’illustre durant la Grande Guerre en réalisant, lui aussi, un projet de casque à visière mobile ( le principe en sera d’ailleurs repris en Belgique, en Suisse ainsi qu’aux USA ).Ce casque monobloc de 1.235 kg, constitué d’une coque profonde auquelle est rattachée, à l’aide d’un tenon ovalisé servant de pivot mais aussi de support à deux cocardes en tôle peinte, une visière mobile entièrement perforée de trous rectangulaires disposés en lignes transversales décalées, offre une parfaite protection de la tête.




Pour finir, outre ces plaques de blindages qui protégeaient essentiellement le devant du visage, différentes protections avaient pour but de protéger le profil du soldat. Ainsi, on retrouve une protection inventée en 1917 par un certain Lévêque qui en fit part à la commission des Armées. Cette dernière est une large jugulaire de cuir et de féraille perforée de nombreux trous afin de pouvoir laisser au soldat une ouie la meilleure possible. Cet ensemble était fixées à l’intérieur du casque par deux tiges latérales au niveau de la coiffe du casque.
Hormis ces oreillettes de protection qui n‘ont jamais vu le front, on retrouve des protèges métalliques dénommés « Lippmann » qui devaient se fixer au casque à l’aide des deux attaches qui le compose sur, très certainement, un bandeau en cuir qui entourait le casque.












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