L'Allemagne a été le dernier pays belligérant à créer une distinction pour les blessés de guerre! Après l'Italie le 21 mai 1916, la Grande Bretagne le 12 septembre 1916, la France le 11 décembre 1916, et l'Autriche le 12 août 1917; le Kaiser Guillaume II ordonna la création du « Verwundeten-Abzeichen » le 3 mars 1918, ordre rédigé dans un Allerhöchsste Kabinetts Ordre (A.K.O), repris dans l'Armee Verordnungsblatt le 9 mars 1918 dont l’application sera effective dès le 1er avril 1918, avec effet rétroactif !
Insigne d'origine prussienne, son attribution fût élargie aux troupes coloniales le 8 juillet, puis aux autres lands et royaumes courant 1918.
Les « Verwundeten-Abzeichen » sont divisés en trois grades :
- Schwarz - Schwartz bei ein und zweimaliger (1 à 2 blessures) : insigne noir peint ou noirci, attribué avec diplôme et sachet, sans pension.
- Mattweiss - Mattweiss bei drei und vieillerie (3 à 4 blessures : lésion cérébrale, amputation d'une main, d'un pied, perte d'un oeil, de l'audition) : insigne « argenté », attribué avec diplôme et sachet, avec pension.
- Mattgelb - Mattgelb bei funf und mehrwaliger ( 5 blessures ou plus : l’handicap doit être très important, incapacité totale, cécité complète, etc … ) : insigne peint « or », doré voire plaqué or pour certains "clients" fortunés.
Les blessures comptabilisées sont soumises à des critères bien définis. Sont reconnues toutes les blessures, externes ou internes, par l'influence, directe ou indirecte, des moyens de combat. Sont également considérées comme blessures : toutes les atteintes à la santé, sur le terrain ou en dehors de la zone de guerre, des personnes faisant partie des moyens mis à disposition de l'armée (transport, etc...), à condition que ces atteintes soient causées par les risques particuliers de la guerre.
Les multiples blessures (légères) ne comptent qu' une seule fois, sauf si les blessures ont été causées dans plusieurs combats distincts.
Les imprudences ou les blessures dues à la manipulation de ses propres armes sont exclues.
Ensemble d'un même soldat composé de sa fiche de blessures, de sa feuille d'attribution de l'insigne des blessés et de ce dernier.
Il existe une grande variété d'insignes des blessés :
- différence de tailles (voir les catalogues de l'époque et leurs nombreuses miniatures )
- multitude de matériaux utilisés ( métal ferreux dit "Buntmetall", argent massif "800" ), diversité du graphisme ( graphisme du casque différent )
- variante des systèmes de fermeture (épingles différentes, viroles «Schraubscheibe» )
Il arrive également parfois de rencontrer des modèles d'insignes marqués au niveau de leur épingle, voir à l'arrière même au niveau du casque ou de la base du système d'attache, on retrouve alors le fameux D.R.G.M., le poinçon "800" en rapport avec la qualité du métal ou encore des marquages tel J.W., K.M., H.T., etc ... en rapport avec le fabricant.
A côté du modèle officiel "plein", on vit apparaître de nombreux modèles "privés" exécutés par différents bijoutiers, dont le modèle « ajouré » appelé « Durchbrochene Ausführung » très prisé, où le casque et les épées ont été détourés !
Certains collectionneurs ont longtemps pensé que ce modèle d'insigne était un modèle pour officiers ce qui n'est pas exact puisqu'il il suffisait d'avoir de l'argent pour s'en procurer un; d'autres quant à eux pensent qu'ils étaient attribués aux troupes disciplinaires ou d'élite comme les Stosstrupp, ce qui est également faux !
Deux extraits de journaux allemands datant de 1918 et présentant des publicités en rapport avec le thème abordé.
Vous avez une question, besoin d’un simple renseignement, n’hésitez plus ! Contactez nous par mail sur HB_et_Cie@laposte.net