Fey-en-Haye





Fey-en-Haye est une petite commune de Lorraine située dans le département de Meurthe-et-Moselle ( 54 ). Positionnée sur le plateau de Haye dans la plaine de la Woëvre à environ 350 mètres d'altitude, il n'est pas étonnant que ce village fut placé au cœur des combats, d'autant plus qu'il se situait à la lisière de la fameuse forêt du Bois-le-Prêtre ainsi que de petits espaces boisés devenus des points stratégiques pour les deux Armées comme le Bois de Frière ou encore le Bois du Pouillot.
Ainsi, les quatre années de guerre et de bombardements que connut le village ne fient de lui, à la fin du conflit, plus qu'un tas de décombres.



Décombres du village encore présents de nos jours.


Fey en Haye ( on retrouve aussi les orthographes erronées de Fay, Faye dans des documents d'époque ) était pourtant un village paisible avant le début des hostilités, où il faisait bon vivre !
En effet, 132 habitants y vivaient en 1914, soit 42 ménages répartis dans 57 maisons. Ainsi, on y retrouvait de nombreux agriculteurs et fermiers, un forgeron, des rentiers, etc… sans oublier un hôtel-restaurant ainsi qu'un café. La plupart de ces gens seront évacués par les Allemands durant le mois de Septembre de cette même année et furent dirigés vers Vandières, Pagny puis sur Metz, seules 3 personnes refusant de partir quitteront cependant les lieux à la fin du mois lors de l'approche des troupes françaises.

Il faudra attendre l'après-guerre, au début des années 20, pour voir renaitre de ses cendres le nouveau Fey, reconstruit à quelques centaines de mètres de l'ancien bourg, au Sud-Ouest.



Eglise inaugurée en 1924 dans le village reconstruit.


L'année 1924 apparait aux yeux de tous comme une date importante. En effet, en ce 14 Septembre, les quelques 35 habitants qui ont eu le courage de revenir habiter dans ce secteur ( ils sont moins d'une centaine aujourd'hui ) sont rejoints par une foule immense: c'est l'inauguration de la nouvelle église du village !
Le général Foch lui-même devait être présent mais n'a pu se libérer, les personnalités de la région sont cependant bien là dont l'abbé Christophe, cet homme de foi, curé de Fey-en-Haye et des nombreux autres petits villages alentours ( Vieville, Regniéville, etc… ) qui a su accompagner les soldats au cours de la guerre dans leurs souffrances.

L'Eglise Saint-Gorgon, comme elle fut dénommée, a été pensée par l'architecte Jules Criqui, diplômé de l'école des beaux-arts de Nancy, et arbore sur sa façade principale une immense croix d'où sont disposés de chaque côté deux vitraux réalisés par l'atelier Gruber et qui représentent l'inauguration du monument même du Bois-le-Prêtre qui s'est déroulée un an auparavant, le 23 Septembre 1923.
Sous ces derniers, un imposant "cadre" rend hommage aux morts de la commune et nous rappelle que le 9 Avril 1921 la commune de Fey-en-Haye fut citée à l'ordre de l'Armée.

Plus tard, un hôtel sera érigé à l'intérieur de cette église rappelant le sacrifice des hommes de la 73ème Division d'infanterie ainsi que de la 128ème. Des plaques en l'honneur de soldats y seront même positionnées et le dernier arbre survivant de la forêt du Bois-le-Prêtre y trouvera sa place et fera de cet édifice religieux son tombeau !



Vue des vitraux décorant la façade de l'église Saint-Gorgon.


Pour mieux comprendre l'importance de cette inauguration, revenons en arrière où durant le conflit des milliers d'hommes ont combattu pour prendre place dans ce village.

C'est le 369ème régiment d'infanterie qui semble avoir été le premier à s'installer dans Fey-en-Haye puisque le 19 Août 1914, son Etat-Major ainsi que le 6ème bataillon viennent y cantonner.

Dès le 20, l'ordre est donné à ces hommes d'organiser défensivement la position du village, notamment ses alentours avec un centre de résistance situé plus au Sud, face à l'auberge Saint Pierre, et c'est jour après jour que des soldats de la 146ème brigade ( 367, 368, 369ème R.I. ) issue de la 73ème Division, ainsi que des hommes du Génie, vont se relayer dans ces travaux.



L'auberge Saint-Pierre, un endroit clef pour les français et le village de Fey.
Un cimetière provisoire sera même établie par l'Armée Française à proximité de ce qui est devenu aujourd'hui une ferme.


Le 03 Septembre, les premiers mouvements ennemis commencent à être aperçus dans le secteur de Regniéville-Réménauville, notamment un escadron de Uhlans dont les habitants signaleront le mouvement le 4 au matin.
Il faudra attendre 14h pour voir à la lisière du Bois de Frière, situé au Nord de Fey, la première section d'infanterie allemande qui disparaitra aussitôt.

Le 05 Septembre, la présence ennemie se fait de plus en plus pressante et c'est ainsi que le Lieutenant-Colonel commandant le 368ème régiment d'infanterie, alors en position dans le village de Fey-en-Haye, décide de faire replier ses hommes sur Mamey, plus au Sud, trouvant l'environnement plus adéquate à une organisation défensive en cas d'attaques de l'adversaire.
Ni une, ni deux, les Allemands en profitent alors pour s'emparer du village qui vient tout juste d'être abandonné, il s'agit des troupes de la 8ème Brigade d'infanterie Bavaroise ( 8 Königlich Bayerische Infanterie Brigade ), même si cela reste à vérifier, dirigée par le Major Général Karl Riedl dont la mission première était de former la garnison de la place forte de Metz. Les soldats qui la composent font ainsi partie des Königlich Bayerisches 4 Infanterie Regiment "König Wilhelm von Württemberg" et Königlich Bayerisches 8 Infanterie Regiment "Großherzog Friedrich II von Baden", issus de la 33ème Divison d'infanterie de réserve.

Le 06 tôt le matin vers 6h30, de gros nuages de fumée sans doute provoqués par l'artillerie ennemie sont aperçus et vont bientôt laisser apparaître deux sections d'infanterie allemande en formation de combat venant tout juste de franchir la route de Pont-à-Mousson / Commerçy et marchant sur Mamey où la veille, le 368ème régiment d'infanterie français avait décidé de se replier afin de mettre toutes les chances de son côté en y laissant quelques soldats aux avant-postes, le reste de la troupe se positionnant plus au Sud dans des endroits stratégiques.
Malheureusement les efforts des hommes du 368ème ne portent par leurs fruits puisque vers 11h, l'ennemi rentre en force dans Mamey, les fractions les plus avancées étant obligées de battre en retraite, cette fois-ci à la lisière sud du bois de Nanzéville, tout près de Rogéville.

Il faudra attendre le 14 Septembre 1914 au soir, pour que des effectifs français s'aventurent de nouveau dans le secteur de Fey en Haye. Il s'agit d'un peloton du 12ème Dragons dirigé par le Lieutenant De Lattre qui part en reconnaissance à l'auberge Saint Pierre où, au début du mois, les troupes françaises avaient au Nord-Ouest commencé à établir un centre de résistance. Arrivés sur place alors que la nuit vient tout juste de tomber sur la plaine de la Woëvre, ces cavaliers se heurtent à une patrouille de Uhlans, très certainement des effectifs Bavarois qui prendront peu de temps après le petit village de Vieville en Haye.
Lors de cet accrochage, l'Officier blessé d'un coup de lance à la poitrine tua l'un des cavaliers ennemis et en blessa un autre qui sera achevé par le soldat Bauër. Au vu de l'obscurité profonde dans laquelle ses effectifs sont plongés, le Lieutenant De Lattre ordonne le repli dans la forêt de Puvenelle et sera par la suite évacué vers l'hôpital de Pont à Mousson.
Pour ce fait d'arme, il fut proposé à la Légion d'honneur et cité à l'ordre de l'Armée tandis que le cavalier Bauër fut nommé Brigadier et cité à l'ordre de la Division.

Le 20 Septembre, les nombreuses reconnaissances ayant été menées sur le front ces derniers jours et faisant mention d'un secteur calme permettent à la brigade active de Toul ( comprenant les 167, 168, 169ème régiments d'infanterie ), alors positionnée sur la ligne où s'était retranché le 06 Septembre le 368ème régiment d'infanterie, d'envisager un mouvement en direction de Fey. C'est d'ailleurs ce qui se produit très tôt le matin où les fantassins sont accompagnés de cavaliers et progressent vers le Nord sans grande difficulté.
Malheureusement, ce calme est de courte durée puisque les hommes du 168ème R.I. essuient des tirs alors qu'ils ne sont qu'à 200m au Sud du village, il n'est alors que 8h15.
A leur droite, le 2ème bataillon du 167ème R.I. réussit à s'établir vers 8h40 au Nord de l'auberge Saint Pierre dans le Bois du Pouillot mais est soumis immédiatement à une vive canonnade d'une batterie établie à l'Est de Fey en Haye. Les effectifs restés à l'auberge essuieront quant à eux également, en fin de matinée, un feu nourri de l'artillerie et d'une force d'infanterie estimée à 2 bataillons.



Croquis du 20 Septembre réalisé par le 167ème R.I.


Devant l'intensité des tirs de l'artillerie et de l'infanterie allemande, l'ensemble des effectifs français engagés sur le terrain essaie de tenir position mais se voit obligé de se replier par, entre autres, le champ de manœuvre sur la partie Est de la position de repli ( Ferme du puits ) dans le Bois de Puvenelle notamment, abandonnant de nouveau sa position et le village de Mamey, subissant par la même occasion de lourdes pertes, certains hommes seront même faits prisonniers dont notamment le capitaine Wentziger du 167ème R.I. par ailleurs blessé.



Litographie représentant les hommes du 2ème bataillon du 109ème grenadier Badois
chassant les soldats français le 20 et 21 Septembre 1914.


Le 25 Septembre, la Brigade active décide de retenter sa chance et part en début d'après-midi en direction du Nord en compagnie, cette fois-ci, de 3 batteries de 75. Sans trop de difficultés, les soldats arrivent à prendre position dans le village de Mamey.


Croquis du 26 Septembre réalisé par le 167ème R.I.


Le 26 au lever du jour, les soldats allemands venant d'abandonner l'auberge Saint Pierre, un bataillon du 168ème saisit cette occasion et se porte immédiatement sur les lieux avec une batterie de 75 et une demie compagnie du Génie afin d'organiser les travaux de défense qui avaient été entrepris au début du mois par les hommes de la 146ème Brigade. Aux alentours de midi, le reste de la Brigade active suit ce mouvement et poursuit son offensive générale en direction de Fey mais est arrêtée par un tir de barrage de l'artillerie lourde allemande établie dans le Bois de la Rappe, obligeant les soldats à se retrancher au mieux et à bivouaquer sur place durant la nuit.
Lors de ce mouvement, des hommes du 168ème R.I. découvrent à la lisière du Bois du Pouillot de la côte 359, de nombreuses lettres écrites en allemand et marquées de régiments de grenadiers allemands appartenant à la 28ème Division d'infanterie ( à savoir le 1. Badisches Leib-Grenadier-Regiment Nr. 109 et le 2. Badisches Grenadier-Regiment Kaiser Wilhelm I Nr. 110 ).
Durant cette journée, de petites patrouilles arrivent tout de même à partir en reconnaissance et font connaitre que le village de Fey-en-Haye même n'est pas occupé mais que le réseau de tranchées organisé tout autour est fortement défendu !

Le 27 Septembre, l'offensive reprend et les soldats du 167ème et du 169ème R.I. atteignent vers 8h les abords du village. La 4ème compagnie de ce dernier réussit à s'emparer de celui-ci à 10h30 malgré le feu violent de l'artillerie sur Fey-en-Haye et ses alentours, c'est ce qui contraint d'ailleurs les hommes du 167ème à se replier vers midi. Les soldats du 169ème tiendront tête à l'ennemi jusqu'à 14h30, avant également de rebrousser chemin devant l'intensité des tirs d'artillerie que les canons français sont dans l'incapacité totale de contrebattre.

Le 28, la Brigade active reçoit pour ordre de rester positionné sur ses emplacements actuels ( secteur de l'auberge St-Pierre pour le centre de résistance, Mamey en guise de cantonnement ) et de consolider ces derniers en procédant à des travaux défensifs, comprenant des abris enterrés pouvant résister aux tirs de l'artillerie ennemie qui ne cesse de gronder dans le secteur, et qui oblige à chaque fois un peu plus les troupes françaises à reculer.

Le 1er Octobre en fin d'après-midi, l'ordre est donné à des éléments du 167ème R.I. d'organiser un "coup de main" sur Fey en Haye, en guise de reconnaissance. La 3ème et 4ème compagnie sont choisies pour cette mission qui se déroulera le lendemain et sera dirigée par le Chef de Bataillon, les autres unités demeurant en arrière pour protéger le mouvement. Le 2 Octobre à 1h15 du matin, les deux compagnies sortent de leurs positions et se heurtent à une organisation défensive du village particulièrement bien établie. De nombreuses barricades sont positionnées dans le village et gardées par des soldats accompagnés de chiens, les caves semblent par ailleurs avoir été aménagées !
Les hommes font retour à 4h45 sous un clair de lune particulièrement intense qui n'a pas facilité leur tâche, d'autant plus que comme chaque soir, un feu est allumé à Fey par les troupes allemandes afin d'éclairer au mieux le village et ses abords. Ils ont cependant rapporté avec eux un précieux indice qui n'est autre qu'un casque marqué du 109ème grenadier Badois ( 1. Badisches Leib-Grenadier-Regiment Nr. 109 ), régiment qui ne leur est pas inconnu!

D'ultimes reconnaissances permettront de montrer que Fey en Haye est inoccupé le jour mais protégé par l'artillerie, notamment par deux batteries très actives de 7.7cm placées au Nord-Est du village, ainsi que de nombreuses sections d'infanterie fortement retranchées à la lisière du Bois de Frière.
Durant plusieurs mois, le village va se situer en première ligne et voir de nombreux combats naître pour sa prise; combats qui cependant et à chaque fois, se solderont par un échec.



Prise de vue identique présentant les soldats allemands et français dans le village de Fey-en-Haye.


C'est véritablement dans la nuit du 31 Mars au 1er Avril 1915 que tout va se jouer !
L'attaque décidée au préalable est préparée pendant toute la journée par un bombardement long et dirigé. Il faudra attendre 20h pour que 5 compagnies issues du 29ème et 169ème R.I. sortent avec élan de leurs positions. Les soldats filent en direction du village, de son cimetière et de d'autres objectifs déterminés et ce, sans répondre aux tirs de l'ennemi afin de le submerger rapidement.
Quelques compagnies restent quant à elles en réserve à l'arrière à quelques centaines de mètres au Sud du village afin de fournir aux effectifs se portant en avant des premières lignes, les matériaux nécessaires pour la construction de leur retranchement.



Hommes posant en décembre 1915 dans ce qui fut l'un des objectifs pour la reconquête de Fey, le cimetière !


C'est ainsi que durant cette nuit mémorable tombe le village de Fey-en-Haye aux mains des français! Plusieurs contre-attaques ennemies seront lancées mais l'artillerie française joua pleinement son rôle avec des tirs de barrage empêchant à tout homme une impensable reprise du village.

Le 1er Avril, les soldats français s'enterrent, fortifient leurs positions malgré l'artillerie ennemie qui fait rage. Les 3 dernières maisons du village encore intactes s'embrasent et ce n'est plus qu'un amas de décombres qu'observent les aviateurs du haut du ciel lors de leurs reconnaissances.
A 18h00, la bonne nouvelle tombe, les soldats du 169ème seront relevés pendant la nuit par le 138ème R.I et iront cantonner "au calme" à Montauville.
Le rôle assigné à ce régiment en provenance de Martincourt est d'occuper Fey-en-Haye, de l'organiser défensivement et de conserver le terrain coûte que coûte et, si possible, gagner du terrain en avant !



Les troupes françaises enfin dans le village.


Les premiers effectifs arrivent sur place à 00h30 et sont conduits par des guides aux emplacements qu'ils doivent occuper. Ce mouvement ne se terminera que le 2 Avril.
Ces soldats découvrent alors un paysage dévasté où les tranchées sont très rapprochées des lignes ennemies et où il n'existe aucun cheminement couvert de l'avant à l'arrière, les communications entre les unités de premières lignes et le poste de commandement devenant dès lors laborieux !
La plupart des tranchées sont à peine ébauchées et donc peu profondes, les travaux ne pouvant s'effectuer de jour à cause des tirs d'artillerie ennemis continuels et sont rendus des plus difficiles par la pluie qui ne cesse de tomber à cette période de l'année.


Photographie réalisée en Septembre 1916 par un soldat français
et montrant la proximité des tranchées ennemies dans ce secteur du front.


Ce bombardement incessant que connait le village sera d'ailleurs accompagné d'attaques aux gaz, notamment le 7 Avril 1917, mais il faut savoir que Fey en Haye fut également choisi comme lieu adéquate par le Génie français pour des émissions du même type.
En effet, le commandement de la Ière Armée française avait chargé, dès le 30 Novembre 1915, des officiers dans l'optique de trouver des endroits sur le front d'où pourraient être émises des nappes gazeuses. Dès lors, plusieurs lieux avaient été retenus dont notamment le village de Fey, les objectifs visés étant le Bois de Frière avec pour but les premières et deuxièmes lignes allemandes ainsi que les camps de ce bois, en espérant que la vague descende le ravin et puisse atteindre les cantonnements ennemis de Vilcey-sur-Trey !


Distribution de la soupe au début de l'année 1916 aux environ de Fey en Haye.


C'est ainsi qu'en Juillet 1917, la Compagnie Z du Génie 32/1 ( 32ème bataillon / 1er groupe ) aidée par le 3ème groupe, commandée par le chef de bataillon Winkler, va partir de Champagne pour se rendre au bois Pouillot et y installer son cantonnement. Dès le 7, les premières reconnaissances ont lieu, le piquetage sera effectué quant à lui le lendemain. Les premiers travaux s'effectueront à partir du 9 avec comme base arrière, l'auberge Saint Pierre qui servira de dépôt d'approvisionnement.

Le 28 Juillet, le transport du matériel chimique ( bouteille renfermant un gaz qui n'est autre qu'un mélange de chlore et de phosgène ) débute grâce aux voies de 60 installées ici et là et dès le 9 Août, la Compagnie est prête à agir !
Pourtant, ce ne sera que le 2 Octobre, à 21h30, que l'ordre sera donné pour une émission gazeuse de 4 à 6h le lendemain au vu des conditions très favorables, dont le vent est un facteur décisif. Peu de temps après l'ouverture des bouteilles, des coups de feu provenant du Bois de Frière vers où est dirigée l'attaque sont entendus, ainsi que des roulements de tambours censés jouer le rôle des Gaz-Alarm.

Cette attaque aux gaz semble être un succès, les nappes sont d'ailleurs toujours visibles au petit matin à la lisière où elles vont stagner pendant quelques heures encore. Un soldat fait prisionnier ( hommes issu du Füsilier-Regiment Generalfeldmarschall Prinz Albrecht von Preußen ( Hannoversches ) Nr. 73 ) lors d'un coup de main organisé par le 418ème R.I. déclarera pourtant ne rien savoir de cette émission et de son effet.



L'auberge Saint-Pierre jouera également le rôle de poste de secours en plus de celui de dépot d'approvisionnement.
A gauche: Mme Vanderbilt venue en Août 1916 constater l'action des ambulanciers volontaires américains.
A droite: Services de santé de l'A.E.F en Septembre 18.


Dès la fin du mois, le 30 Octobre 1917, les compagnies Z effectueront une nouvelle attaque aux gaz avec plusieurs milliers de bouteille soit 80 tonnes de substances toxiques. Le même type d'approche sera perpétrée le 6 Janvier 1918, avec cette fois-ci 50 tonnes, ce qui permettra aux fantassins de prendre des positions ennemies évacuées mais de subir, en contrepartie, un bombardement d'obus toxiques en direction du cantonnement établi dans le Bois du Pouillot ainsi que de celui de Mamey notamment.


Comme nous avons pu le voir, le village de Fey sera perpétuellement soumis aux tirs de l'artillerie allemande et ce jusqu'au 12 Septembre 1918, date à laquelle l'offensive américaine pour libérer le saillant de Saint-Mihiel sera lancée et dont on connait le résultat.
Ainsi c'est à cette date précise qu'après 4 années d'un terrible conflit, le village de Fey-en-Haye, ou tout du moins ce qu'il en reste, trouva répit !



Décembre 2010: le secteur de Fey en Haye, paisible comme jamais...









Sources:
- Journal des Marches et Opérations du 12ème Dragon
- Journaux des Marches et Opérations du 29ème, 138ème, 167ème, 168ème, 169ème, 367ème, 368ème, 369ème Régiment d'Infanterie
- Journal des Marches et Opérations du 32ème bataillon du Génie ( Compagnie des gaz )
- Témoignage d'une réfugiée de Fey en Haye sur l'occupation du village en Septembre 1914 - Journal de l'époque "Est Républicain"
- Panneau érigé sur l'emplacement de l'ancien village de Fey et présentant des informations collectées par Frédéric Steinbach
- Synthèse sur la Compagnie 22-32 par Arnaud Lejaille - Site internet La guerre des gaz ( http://guerredesgaz.fr/ )
- La guerre des gaz dans le saillant de Saint-Mihiel ( 1914-1918 ) par Régis Maucolot - Site internet La Grande Guerre de Verdun à Nancy ( http://jmpicquart.pagesperso-orange.fr/ )

Photographies:
- Archive et collection personnelle
- Jean-Marie Picquart
- Françoise Férole
- Sébastien Stein



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