L'Artillerie Française




Notre célèbre canon de 75 au repos avec ses confrères.


L'artillerie se décompose en catégories diverses comme l'artillerie de campagne, l'artillerie lourde, l'artillerie anti-aérienne, etc… et est composée de trois principaux matériels à savoir le canon utilisé pour la plupart du temps pour le tir tendu et les obusiers et mortiers, qui eux, s'avèrent être pour le tir dit "courbe".

L'artillerie de campagne, qu'on peut également nommer "artillerie légère" même si cela n'est pas aussi simple, joue un rôle important puisqu'elle accompagne généralement l'infanterie dans ses actions offensives mais également défensives. Elle dépend de la Division et du Corp d'Armée et doit donc comme on a pu le voir, et ce sans délai, pouvoir être en mesure d'appuyer la troupe, c'est dire si sa mobilité est grande !
En France, au début du conflit, le parc d'artillerie légère de l'Armée est établi à 5000 pièces environ, essentiellement composées du célèbre canon de 75 dont l'efficacité n'est plus à établir tant les services rendus par cette arme ont été nombreux. A ceci s'ajoutent quelques canons d'un calibre un peu plus important comme un 90mm remontant à 1878 ou encore de vieilles pièces de siège de 120mm et de 155 long remontant à 1877 et modifiées en 83 mais qui s'avèrent être peu pratiques, leur service étant pénible et le tir beaucoup trop lent.
A côté de ceux la furent également utilisées d'autres pièces de moindre importance comme le canon revolver Hotchkiss à 6 tubes ou encore le 47mm à crinoline, etc…

Il faudra attendre 1915 pour voir sortir des arsenaux une pièce d'artillerie intéressante, le 105 à tir rapide pourtant conçu et adopté dès 1913. Ceci peut être expliqué par la politique de l'époque qui a obstinément refusé d'accorder des crédits indispensables pour l'artillerie, quitte à conserver son électorat sachant pertinemment qu'un conflit s'avérait inévitable.



Canon de Montagne de 80mm mdl 1878 de Bange au chassis allégé et au tube raccourci.
Ce dernier a été capturé par les Allemands avec des mortiers Cellerier en Argonne.


En ce qui concerne l'artillerie lourde, l'Armée française accuse un retard encore plus important, ayant voulu privilégier la guerre de mouvement sans même imaginer la possibilité d'une guerre où l'ennemi pourrait être retranché profondément. En effet, elle ne dispose que d'une centaine de pièces de 155mm auxquelles on peut ajouter de rares exemplaires d'anciens matériels obsolètes comme ses seuls obusiers réhabilités dans l'urgence, des 220 ou 270mm.
La France ne dispose pour ainsi dire d'aucun matériel digne de ce nom pour répondre au nombreux 15 et 21cm allemands déployés en masse sur le front.

L'année 1916 et 1917 marque enfn l'arrivée d'une artillerie lourde maniable et efficace pouvant rapidement se soustraire à la riposte adverse avec notamment l'A.L.V.F ( Artillerie Lourde sur Voie Ferrée ) dont les pièces de 280, 320 et 370 peuvent effectuer des tirs courbes. On peut également citer l'arrivée en octobre 1917 de deux mortiers de 400 qui ont permis de contrebattre le mythique 42cm allemand qui avait fait parler de lui dès 1914 à Liège.



Canon de 160mm mle 1893-96 situé en Meuse à l'Herbebois
et qui sera pris par les Allemands durant une offensive.


Il est bon de rappeler que dans l'improvisation, la France, pour combler le retard qu'elle a accumulé par rapport à son adversaire, imagine dans un premier temps désarmer les forts sous le prétexte que les places fortes belges n'ont pas résister aux assauts de l'Allemagne alors que le béton utilisé n'est en aucun cas le même. Elle se résigne heureusement à ne retirer que dans la plupart du temps les 75 des casemates de flanquements qui lui coûteront cependant le fort de Vaux notamment.

Elle eut également pour idée farfelue de recourir aux canons lourds de marine comme les 160, 240, 274, et même à ceux de calibre de 305mm sans s'imaginer de l'inefficacité plausible de ces derniers puisqu'étant destinés au tir en mer! En effet, ces pièces effectuent des tirs tellement tendus qu'il était des plus difficile d'atteindre un objectif désigné.



Epave d'un canon français, reconnaissable à sa "poignée" sur le dessus, abandonné sur le front.









Sources:
- Etude sur l'artillerie à Verdun par le Capitaine Henri Baudelot - Années 60
- Etude sur l'artillerie dans la première guerre mondiale par Bernard Plumier - Site internet Passion Compassion ( http://www.passioncompassion1418.com/ )

Photographies:
- Collection personnelle



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